- sorbonnard
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sorbonnard, arde [ sɔrbɔnar, ard ] n. et adj.• fin XIXe; de Sorbonne, faculté de Paris♦ Vieilli et péj. Étudiant, professeur de la Sorbonne. « C'était pour une sorbonnarde un endroit assez prestigieux » (Beauvoir). — Adj. Esprit sorbonnard.
● sorbonnard, sorbonnarde nom Familier. Étudiant ou professeur à la Sorbonne.⇒SORBONNARD, -ARDE, adj. et subst.I. — Subst., fam., péj. Étudiant ou professeur à la Sorbonne. Synon. sorbon(n)ien. Les sorbonnards et les khâgneux. Sommes-nous l'étudiant innocent mais d'autant abusé qui suivait scrupuleusement les cours des Sorbonnards? (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1136). Il m'emmena dans le jardin de l'École [Normale Supérieure, rue d'Ulm]. C'était pour une sorbonnarde un endroit assez prestigieux et tout en causant j'examinai avec curiosité ce haut lieu (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 243).II. — Adj. [En parlant d'une chose]A. — Qui a rapport à la Sorbonne. Synon. sorbon(n)ien, sorbon(n)ique. Formation sorbonnarde. Je ne distinguais que les mots: enseignement moderne... sorbonnard... socinien...! (GIDE, Isabelle, 1911, p. 646).B. — Fam., péj. Qui est caractéristique de la Sorbonne. Synon. sorbon(n)ique. Esprit sorbonnard. Au Collège de France, le vendredi après-midi, M. Bergson (...) faisait voler en éclat le déterminisme sorbonnard (THARAUD, Péguy, 1926, p. 61). Un léger excès d'imparfait du subjonctif, une pointe de déclamation sorbonnarde me faisaient cependant tiquer (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 111).REM. 1. Sorbonicole, adj. et subst., vieilli, fam., péj., synon. de sorbonnard, -arde. Pour parler comme Maître François Rabelais, vous voulez dire que je suis moult sorbonagre, sorbonicole (...). Pourtant, tout autant que les camarades, j'aime qu'un livre donne l'impression de la sincérité et de la vie (PROUST, Sodome, 1922, p. 1051). Jacques Bainville dégageait les perspectives de l'Histoire des ronces, chardons et cuscutes, dont le romantisme et les sorbonicoles les avaient encombrées (L. DAUDET, Universaux, 1935, p. 99). 2. Sorbon(n)agre,(Sorbonagre, Sorbonnagre) adj. et subst., vieilli, fam., péj. a) Adj. et subst. , synon. de sorbonnard, -arde. Travail ingrat, qui ne permet point de briller à quelque dîner de sorbonnagres (...). Laissez-moi conduire pendant dix ans mes rustiques travaux et mes lectures hors de mode, et les sorbonnagres seront loin derrière (ALAIN, Propos, 1921, p. 222). Ceux qui me saisissent le plus sont ces fols de l'intelligence (...) Leur race est profondément nôtre. Ils ont été les Sorbonagres de Rabelais, les Précieuses et les Médecins de Molière, les Idéologues de Napoléon: la cuistrerie est un des traits éternels de la France (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1388). V. supra sorbonicole ex. de Proust. b) Adj., rare. [En parlant d'une chose] Qui est caractéristique de la Sorbonne, des sorbon(n)ards. Même quand ils se plient au conformisme sorbonagre, il n'est point séant que les candidats [à l'agrégation] aient trop d'audace ni trop d'ambition dans leurs travaux (L'Œuvre, 6 mars 1941). 3. Sorbonniot, subst. masc., rare, fam., péj., synon. de sorbonnard, -arde. Ça n'en aura pas moins été un gniaf qui sera entré ici [au Ministère de l'Instruction publique] le premier, comme un sorbonniot (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 286).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Lar. Lang. fr. a une forme -bonard. Étymol. et Hist. 1911 adj. (GIDE, loc. cit.); 1913 subst. masc. (PÉGUY, loc. cit.). Dér. de sorbonne « n. de l'Université parisienne » (v. sorbonne); suff. -ard. Fréq. abs. littér.:13.sorbonnard, arde [sɔʀbɔnaʀ, aʀd] n. et adj.ÉTYM. Fin XIXe; de Sorbonne, nom de l'université parisienne. REM. On a écrit aussi sorbonard.❖♦ Fam., péj. Étudiant, professeur de la Sorbonne. || Les sorbonnards et les khâgneux. — Adj. || Esprit sorbonnard.0 Il m'emmena dans le jardin de l'École (Normale Supérieure). C'était pour une sorbonnarde un endroit assez prestigieux (…)S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 243.
Encyclopédie Universelle. 2012.
